Nous
considérons le jeu comme un moyen privilégié d’accès à la culture et de
lieu de rencontre entre les individus. En ce sens, le jeu est une
pratique d’éducation populaire, permettant à chacun de se construire sa
propre culture et son rapport aux autres.
- Reconnaître le jeu comme une pratique culturelle :
Le
jeu est une activité de loisir qui accompagne l’histoire de l’humanité.
L’héritage culturel de toutes les civilisations du monde démontre
l’existence d’une culture ludique. Aujourd'hui, le monde du jeu a changé
de facette, il est composé d'acteurs incontournables (animateurs,
ludothécaires, auteurs, éditeurs, distributeurs, illustrateurs,
fabricants, joueurs...).
Nous considérons comme
important de faire découvrir et transmettre des pratiques ludiques
méconnues. La reconnaissance culturelle du jeu passe aussi par le
soutien aux auteurs de jeu, à la création ludique et la découverte de
pratiques de jeux traditionnels et contemporains.
- Reconnaître le jeu comme un acte gratuit :
Jouer
gratuitement est l'un des principes fondamentaux du jeu, il n'a aucune
conséquence matérielle sur les individus. Permettre la gratuité du jeu,
c'est s'adresser à tous sans discrimination (classe sociale, sexe,
âge...). Certaines pratiques appelé « jeux » font face à de l'usurpation
car ils ont un impact dans la réalité (type jeux d'argent).
Nos animations et nos espaces de jeux sont gratuits pour le public et s'adressent à toutes et tous.
- Reconnaître le jeu comme une décision :
On
ne peut forcer personne à jouer sinon ce n'est plus considéré comme du
jeu. Jouer est une action reposant sur la libre adhésion des
joueurs-euses.
Nous suscitons l'envie de jouer, mais dans aucun cas, nous ne forçons à jouer. Chacun est libre de rentrer et sortir du jeu.
- Reconnaître le jeu comme favorisant l'appropriation de règles :
Le
jeu requiert une appropriation des règles par les joueurs, qu'elles
soient comprises, maîtrisées, afin d'agir librement en leur sein.
Nous
expliquons les règles des jeux (chacun à sa façon). Nous tendons vers
l'autonomie des joueurs-euses pour qu'ils ou elles puissent s'approprier
les règles du jeu et les diffuser par la suite.
- Reconnaître que le jeu est propice à l'expérimentation :
Le
jeu permet d'entrer dans une fiction, d'expérimenter des rôles, des
attitudes, des stratégies irréalisables dans la vie de tous les jours.
Il permet également de se conformer aux règles, les remettre en cause,
de les contourner ou de les modifier (si cette évolution fait l'objet
d'un accord entre les joueur-euses). En ce sens, certaines pratiques
ludiques montées en fédération (comme le sport, les échecs) ne sont pas
considérées comme du jeu car les règles sont intransgressables.
Nous acceptons que les joueurs-euses jouent à leurs propres manières
- Reconnaître que le jeu est un espace de rencontre :
Le
jeu reste un espace qui permet à des joueurs-euses qui ne se
connaissent pas de se rencontrer, se confronter, et dialoguer. Il peut
permettre de réduire des barrières et faire tomber certains préjugés.
Nous proposons à des personnes qui ne se connaissent pas de jouer entre elles avec leurs consentements.
- Revendiquer que le jeu se suffit à lui-même :
La
finalité d'un jeu est simplement de faire jouer sinon il tombe dans une
vision utilitariste du jeu (outils d'apprentissage ou démarche
ludique). Les jeux éducatifs leurrent les participants qui jouent non
pas pour jouer mais pour apprendre quelque chose au risque de n'y
prendre aucun plaisir.
Nous ne proposons pas de jeux éducatifs mais bien une variété de jeux pour que les joueurs-euses prennent du plaisir à jouer.
- Revendiquer que le jeu, ce n'est pas que pour les enfants :
Dans
l'imaginaire collectif, le jeu est réservé à l'enfance. Certains
adultes ne s'autorisent pas à jouer. Pourtant, l'éducation est celle de
touTes et de tous les instants. Le jeu n'est donc pas réservé à une
tranche d'âge.
Nous faisons jouer les enfants comme les adultes et impliquons les parents dans le jeu de leurs enfants.
- Revendiquer le droit de jouer dans tous les espaces :
Nous
avons tendance à enfermer le jeu dans des temps et des lieux reconnus
(ludothèque, maisons des jeux, chez soi…). Le jeu a pourtant sa place
dans l'espace public.
Par nos interventions, nous animons des jeux dans l'espace public.
- Revendiquer que le jeu n'est pas genré :
Les
jeux ont un intérêt pour les deux sexes. La société, l'entourage
éducatif des enfants et les stratégies commerciales influencent le choix
des jeux. Si l'on n'invite pas les individus à explorer l'ensemble des
champs ludiques, on leur octroie une expérience éducative / une
possibilité de développement.
Nous mettons à disposition des jeux pour leurs intérêts quel que soit le sexe des joueurs-euses